Lyon et l’Italie partagent une relation durable et profonde, une connexion que même les barrières géographiques des Alpes ne peuvent briser. Il semblerait que notre ville chérie ait une affection particulière pour la « Dolce Vita » italienne, ou peut-être est-ce l’inverse ? Une romance qui a commencé il y a des siècles et qui persiste à ce jour. Êtes-vous prêts à découvrir l’influence italienne sur Lyon sans quitter notre belle ville ?
L’Histoire
Lyon a traversé des périodes d’affinité marquée avec l’Italie à deux moments cruciaux de son histoire : durant l’Antiquité et la Renaissance. Comme si Lyon avait choisi, lors de ces moments phares de son évolution, de se rapprocher de la culture italienne. Serait-ce une simple coïncidence ? Je ne crois pas.
L’Antiquité : Revenons en 43 av. J-C, date marquant la fondation de Lugdunum, supervisée par le puissant Empire romain. Durant cette période, Lyon s’est transformée, accueillant des infrastructures grandioses telles que des théâtres, un odéon, un amphithéâtre et des palais somptueux, affirmant ainsi son statut de joyau de la Gaule. Mais Lugdunum ne se résumait pas à sa splendeur architecturale. C’était également un lieu stratégique, où le cœur de la Gaule battait le plus fort. Chaque premier août, les chefs des tribus gauloises s’y rassemblaient pour honorer Auguste et Rome, à travers des cérémonies grandioses. De plus, Lyon jouait un rôle central dans la diffusion des directives impériales romaines, se positionnant comme le cœur vibrant de la Gaule, où les décisions atteignaient en premier lieu avant de se répandre dans l’ensemble de la région.
La Renaissance : Passons à la période de la Renaissance, un moment d’or où Lyon est devenue une étoile brillante sur la scène européenne. La venue de banquiers et marchands italiens entraine un essor jamais vu, transformant la cité en une véritable capitale financière de l’Europe. Les foires voient la venue de marchands de tout le continent. François 1er s’y installe avec sa cour lors des guerres qu’il mène en Italie (tiens donc !) pour le contrôle du pays. Les Italiens de la ville à cette époque ont aussi contribué à l’art local, mais ceci est pour la partie suivante : L’art.
Bonus anecdote napoléonienne : Dans la magnifique chapelle baroque de la Trinité, Napoléon convoque les députés d’Italie, transformant la République cisalpine en République italienne, et faisant de Napoléon Bonaparte son président. Une manœuvre astucieuse qui non seulement renforçait les liens politiques, mais qui soulignait également l’entente historique profonde entre Lyon et la péninsule italienne.
L’art
Durant la Renaissance (encore !), Lyon se métamorphose, adoptant des traits nettement italiens, notamment grâce à l’influence significative des banquiers florentins qui s’y établissent. Ces magnats financiers, reconnaissant le potentiel de Lyon, investissent grandement dans la construction d’immeubles qui sont de véritables chefs-d’œuvre architecturaux, écho de la splendeur de leurs villes d’origine. Ainsi naît le Vieux Lyon, une enclave qui transporte ses visiteurs dans une Italie reconstituée, caractérisée par ses façades chaleureuses et ses traboules pittoresques, qui révèlent des cours intérieures tout droit sorties d’un tableau de la Renaissance.
Mais cette effervescence ne se contente pas de métamorphoser le paysage urbain ; elle marque également le domaine picturale. Les banquiers florentins ne se sont pas limités aux pierres et aux briques : ils ont commandité de nombreuses œuvres d’art auprès de peintres italiens renommés, créant ainsi un véritable pont culturel entre Lyon et l’Italie. Ces artistes, faisant escale à Lyon lors de leurs voyages vers les métropoles artistiques du nord, ont non seulement vendu leurs œuvres, mais ont également partagé leur savoir-faire et leur créativité. Cela se voit dans de nombreux tableaux.
En littérature, Maurice Scève, poète lyonnais du XVIe siècle, est fortement influencé par la Renaissance italienne, notamment par Pétrarque. Cette influence se voit dans l’adoption par Scève de la forme du sonnet, popularisée par Pétrarque, et dans l’exploration des thèmes de l’amour et de la beauté, au cœur de l’œuvre du poète italien. Grâce à cette empreinte stylistique, Scève a joué un rôle majeur dans l’émergence de l’École de Lyon, un mouvement lyrique distinctif, marquant un écho vibrant à la grandeur de la Renaissance italienne, avec des figures notables comme Louise Labbé, surnommée « la Belle Cordière ».
La gastronomie
La genèse de la gastronomie lyonnaise prend racine à l’époque antique, une période où la ville occupait une position centrale dans le commerce viticole de la région. Les Romains, fervents amateurs des vins élaborés dans les contrées avoisinant Lyon et plus largement en Gaule, faisaient converger ces précieuses boissons vers Lugdunum, établissant ainsi un carrefour vital dans le réseau commercial de l’époque, et conférant à la ville un statut privilégié en tant que centre névralgique de distribution et d’échanges de produits alimentaires.
Au seuil du 17e siècle, la cuisine lyonnaise commence à s’imbiber des saveurs italiennes, notamment à la suite de l’union nuptiale entre le roi Henri IV et Marie de Médicis en 1600, célébrée en grande pompe à Lyon. Cette alliance royale introduit dans la gastronomie locale des éléments délicats et novateurs, tels que l’artichaut, que les Lyonnais ont subtilement associé au foie gras, créant ainsi une fusion gustative raffinée.
Par ailleurs, le 18e siècle marque un tournant significatif dans la réputation culinaire de Lyon, consolidée par l’introduction des glaces par l’Italien Spreafico. Cette période cristallise la naissance véritable de la scène gastronomique lyonnaise, maintenant célèbre pour sa capacité à intégrer des innovations étrangères tout en préservant sa propre essence culinaire distinctive.
L’économie
Lyon se positionne comme un partenaire privilégié de l’Italie, forgeant ainsi une alliance qui bénéficie à chacune des parties. La ville, avec son emplacement stratégique et son histoire riche, s’érige comme un pont dynamique entre l’Italie et la France, créant un canal florissant pour le commerce et l’échange culturel.
La puissance industrielle de Lyon trouve une résonance particulière en Italie, et ce, dans plusieurs secteurs. Prenez le secteur de la mode : les créations lyonnaises, empreintes d’une tradition soyeuse, trouvent souvent une place de choix sur les podiums italiens, tissant ainsi des collaborations qui marquent les tendances à l’échelle mondiale. D’ailleurs, les motifs floraux des étoffes lyonnaises ont été influencés par des Italiens. Une façon de boucler la boucle.
Dans le domaine automobile également, Lyon est un partenaire de poids, formant des alliances avec des entreprises italiennes renommées, favorisant l’innovation et le développement. Un exemple concret : La filiale Bus de Renault Trucks (anciennement Berliet, historique constructeur lyonnais) a été racheté en 2001 par Iveco, filiale du groupe Fiat, basé à Turin.
Mais le véritable testament de cette coopération harmonieuse réside dans la réalisation en cours de la Ligne à Grande Vitesse Lyon-Turin. Cette prouesse d’ingénierie va révolutionner les échanges entre les deux régions, facilitant le transit des marchandises et propulsant le tourisme à un niveau inédit. Il s’agit d’un projet phare qui symbolise le désir de rapprocher la France et l’Italie de manière significative.
Pour en savoir +
Pour approfondir les liens entre Lyon et l’Italie, l’Institut Culturel Italien de Lyon est une étape incontournable. Vous y découvrirez une panoplie d’activités et de ressources qui mettent en lumière l’interconnexion entre ces deux entités.
Adresse : 18, rue François Dauphin, tout près de l’angle sud-est de la place bellecour.
Page FB : https://www.facebook.com/IICLione
Site web : https://iiclione.esteri.it/fr/